• Dégraissage à la BBC

    Le "liquidateur" John Birt apprécierait. Celui qui, dans les années 80, est à l'origine du "dégraissage du mammouth" de la BBC doit se frotter les mains. En effet, la British Broadcasting Corporation vient d'annoncer la suppression d'un millier d'emplois pour des raisons financières.

    Pour la période  2013-2018, la BBC aura perdu plus de 3400 emplois sur les quelque 13 000 employés de l'institution (près d'un quart de sa force). Economies réalisées à ce jour: £1,5 milliard (2,5 milliards d'euros). Le nouveau plan annoncé le 2 juillet par le Directeur général, Tony Hall, prévoit la suppression d'un millier d'emplois pour une économie de £50 millions (70 millions d'euros). Ce dernier a qualifié la décision de "choix difficile mais indispensable". Au total, la BBC devra réaliser £150 millions d'économies (210 millions d'euros). Ce qui laisse présager d'autres mises à pied.

    Les principaux postes affectés par ces mesures sont les services techniques, y compris ceux des nouvelles technologies de l'information, les ressources humaines et l'encadrement. 

    Les syndicats ont réagi avec une certaine prudence. BECTU (Broadcasting, Entertainment, Cinematroph and Theatre Union), le principal syndicat des techniciens du cinéma, du théâtre et de l'audiovisuel) s'est félicité des coupes annoncées dans les hautes strates managériales. Néanmoins, il a estimé que les syndicats et le personnel devaient être consultés sur l'avenir des personnes mises à pied, en particulier "en envisageant leur reclassement".

    La BBC a pris cette décision car de moins en moins de gens s'acquittent de la redevance annuelle (fixée à £145,5, soit 184 euros). Comme l'a souligné Tony Hall, “les gens visionnent de plus en plus les programmes en ligne ou sur leurs appareils mobiles. Le nombre de foyers qui possèdent un téléviseur diminue".

    Ces compressions de personnels surviennent dans un contexte particulier: la charte de la BBC sera révisée en 2016. Il s'agit, en quelque sorte, de la "constitution" de l'institution, du socle qui régit son développement stratégique et sa gouvernance, y compris ses relations, parfois tendues, avec le pouvoir en place. D'ailleurs certains se sont émus de rumeurs faisant état d'un désaccord profond entre le Premier ministre, David Cameron et la BBC (dont la controverse sur les abus sexuelles de l'un de ses stars, Jimmy Saville, a mis à mal l'institution).

    Dernière friction en date: l'utilisation par la BBC de l'expression Etats islamique. "Une insulte" a déclaré le chef du gouvernement britannique  qui préférerait que la BBC emploie l'expression "Etat islamique en Irak et au Levant". La BBC a justifié son choix linguistique en arguant qu'elle utilisait l'expression en cours par les membres de l'EI.

    Sources: BBC, l'opinion


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