• Rwanda: mission Pardon pour Benoît Guillou

    Benoît Guillou, sociologue, journaliste, ex-rédacteur en chef du journal d'Amnesty International vient de publier un livre sur le pardon dans le contexte du génocide rwandais (avril-juillet 1994). Son ouvrage s'intitule "Le pardon est-il durable - Une enquête au Rwanda"  (Ed. François Bourin), alors qu'on commémore le 20ème anniversaire du massacre de Srebrenica, qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

     

    Edgar Morin dans la post face résume l'essence de son ouvrage par cette phrase: "Comprendre un être humain signifie ne pas réduire sa personne au forfait, ou au crime qu'il a commis". 

    Guillou part d'une question: "Après un génocide est-il possible d'envisager le pardon?" - La justice ne doit-elle juger que le droit ou bien prendre également en compte d'autres facteurs: psychologiques, sociologiques, historiques, culturels etc. ? Le pardon a bien évidemment une connotation religieuse mais la notion-même existe avant les religions dans l'histoire longue des hominidés. Comme le souligne l'auteur, le thème du pardon "demeure mystérieux à bien des égards".

    Guillou a effectué un travail de terrain se rendant à plusieurs reprises au Rwanda où la parole est difficile: le traumatisme du génocide de 1994 mais aussi, et peut-être surtout, la main de fer imposée par le régime du président Paul Kagamé.

    Ses références sont multiples: victimes et leurs proches, ONG, représentants religieux etc... Bref, comme il l'écrit "j'ai pris le parti méthodologique de "suivre les acteurs""..Ainsi a-t-il pu s'entretenir avec des paysans tutsis et hutus, des détenus de la prison centrale de Kigali (appelée ironiquement "Le château" par la chercheuse de Human Rights Watch, Carina Tertsakian, qui a enquêté dans le milieu carcéral rwandais où sont enfermées des personnes accusées de génocide, dans des conditions souvent cruelle, inhumaines et dégradantes pour reprendre la phraséologie onusienne), des associations confessionnelles et des assassins. 

    Et Guillou conclut son ouvrage en citant le philosophe Vladimir Jankelevitch (1903-1985) :"pour pardonner il faut se souvenir".

     

    Source: "Le pardon est-il durable ? Une enquête au Rwanda" par Benoît Guillou- Ed. François Bourin - 16  euros

     


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