• Occurrence la plus élevée
    Moteur de recherche : 23 000 000
    Actualités : 5040

    Citations : « La rumeur sur un plateau «  (La Voix du Nord – 2 juin 2011)

    Question : Alors cette rumeur ? hmmm ? hein ? Qu’en dites-vous ? hmmmm ?  ? 

    Réponse : De quoi parlez-vous donc ? Roswell ? la zone 51 ? La traite des blanches dans les grandes surfaces des années 1970 ?  George Bush attaqué par un bretzel démocrate ?  Le concombre n’était plus masqué, olé ?

    Question : Mais enfin, vous savez bien ! Ferry !!!!!

    Réponse : Allons, bon, puisque vous y tenez, je vous le donne en mille. Qui a prononcé cela ? «Vous ferez ce que font tous les peuples civilisés et vous n'en serez pas moins civilisés pour cela ; vous résisterez par la force et vous serez contraints d'imposer, pour votre sécurité, votre protectorat à ces peuplades rebelles. Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures... (Rumeurs sur plusieurs bancs à l'extrême gauche. - Diverses interventions.)

    Question : Heu, ça sent pas bon ! Brasillach ? Maurras ? Drieu-la-Rochelle ? Laval ? Pétain (célèbre couturier – Pétain coud) ?

    Réponse : Vous n’y êtes point mon ami ! Ferry….

    Réponse : Ah, je me disais aussi ? Luc, c’est cela (dont l’anagramme est cul, je précise) ? 

    Question : Allons, ne dites pas n’importe quoi !! On risque la diffamation. Il s’agit de Jules ! Oui, Ferry, Jules. Le 28 juillet 1885 à la Chambre.

    Réponse : Gulp !

    Question : You said it beeffy !

    Réponse : Bon, dites moi, une rumeur, qu’est-ce que c’est ? Pour faire comme sur TF1 : une rumeur comment ça marche ?

    Etymologie : Au Moyen-âge, rumeur signifie « grand bruit ». Autre sens, mais jusqu’au XVIème siècle seulement, « querelle, mouvement de révolte », mécontentement si l’on préfère, d’où est dérivé, en partie le sens moderne. Vient du latin « rumoren », accusatif de rumor (qui donne le mot anglais) qui veut dire « bruit, rumeur publique ». En d’autres termes, un bruit qui se répand dans le public. Autre racine, italienne, cette fois, de rumore, rumor, rumeur.

    Exemple : Cela cause une grande rumeur, toute la ville est en rumeur, une rumeur publique l’accusait.

    Mots approchants : Rameur. Le Ferry va-t-il attaquer la falaise ? (voir aussi « Capillotracté », ci-dessous). Enrhumeur, personne qui transmet son rhume ? Si le néologisme est accepté, nous proposons, enrumeur (personne qui propage une rumeur) . Théorie du complot (voir DSK). Délation, mot espagnol. Confession, expression marseillaise.

    Expressions/citations :

    "La rumeur, c'est le glaive merdeux souillé de germes épidermiques que brandissent dans l'ombre les impuissants honteux. Elle se profile au sortir des égouts pour vomir ses miasmes poisseux aux brouillards crépusculaires des hivers bronchiteux ". (Pierre Desproges - Chroniques de la haine ordinaire – 2004) 

    "Vraies ou fausses les nouvelles propagées par  cette immense rumeur, exaltaient beaucoup la population parisienne". (Georges Duhamel - Cri des profondeurs –1951)

    "Délations, confessions impudiques, rumeurs en tous genres: on  se demande pourquoi l’Etat entretient encore plusieurs polices et des rensignements généraux. Les braves gens suffisent à la tâche". (Philippe Bouvard – Mille et une pensée – 2005)

    Anagramme  de « rumeurs » : Sermur, commune de la Creuse. C’est vrai que la rumeur creuse.

    Traductions : japonais, uwasa (et la réponse est généralement : oui, merci et toi ?) ; allemand : Gerücht; anglais : rumor;  finnois : huhu (et la réponse est généralement : oui ? je suis là !) ; gaélique écossais : fathann; grec :φήμη (se prononce, fími, comme dans l’expression DSK fut le directeur général du fimi)

     Remarques :  Qu’est-ce qu’une fausse rumeur ? Une information sûre ! En effet, si une rumeur diffusée est une information dont la véracité est douteuse, alors le contraire est vrai, et une rumeur fausse est donc une information avérée.

    « En 2003, c'était la "une" du Los Angeles Times : quelques jours avant d'être élu gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger se voyait accusé par de nombreuses femmes d'être un brutal "peloteur" (groper), pire, un harceleur. Outre-Atlantique, un tel scandale semblait étrangement familier ; de même, en France, on y voyait une caractéristique de la culture politique états-unienne, renvoyée à son héritage puritain. » (Le Monde – 16 mai 2011)

    Capillotracté : Ne dites plus: le bateau tangue, mais le Ferry boite.

     

    Sources : dictionnaire étymologique de la langue française (PUF - 1975) ; google/actualités, yahoo ; wikipedia ; http://www.dicocitations.co m/citation.php?mot=rumeur; http://histoireenprimaire.free.fr/citations/ferry.html; Nouveau dictionnaire de citations françaises (Hachette –Tchou – 1970) ; le Petit Robert (1990).

    Olivier Jacoulet


    2 commentaires

  • votre commentaire
  • L'association pour la promotion des économies d'air (APEA) milite depuis quelques temps pour promouvoir une journée internationale de l'apnée (JIA). "Il s'agit", comme l'explique son président, Vladimir Borloz "de mettre tout en oeuvre pour économiser l'air et réduire la pollution atmosphérique".

    Pour ce faire l'APEA propose que l'humanité entière retienne sa respiration pendant une quinzaine de secondes chaque année à heure fixe. Sachant qu'en moyenne, à chaque inspiration normale, on emmagasine 0,5 litre d'air, "faite le calcul", déclare Vladimir Borloz; "en 15 secondes, soit 3 inspirations, vous inspirez à peu près 1,5 litre d'air". Si l'on multiplie ce chiffre par le nombre d'habitants sur Terre, on réalise ainsi chaque année une économie de 9,3 milliards de litres d'air. Sachant qu'un litre d'air contient 48% d'oxygène et 52% d'azote, on comprend mieux les économies réalisées.

    Quant à la date de cette JIA, l'association de Vladimir Borloz suggère le 1er janvier, "quelques secondes après les embrassades", dit son président en souriant. Cela permettrait de commencer l'année avec une bonne résolution, tout en se souhaitant mutuellement "une bonne apnée".

    Olivier Jacoulet

    Source: entretien avec V. Borloz. 

     

     


    2 commentaires
  • Exceptionnel
    Occurrence: 16 millions 600 mille
    Actualité: 4530


    Exception: XIIIème, comme terme juridique, sens dominant jusqu'au XVIème siècle. Emprunté au latin, "exceptio", à la fois "exception" en général et terme de la langue juridique (du verbe "exciperer", signifiant, retirer, excepter, recevoir). Le nom exceptionnel fait son apparition en 1739.

    Question : Vous avez des exemples ?

    Réponse : Bien sûr : deux et contradictoires. Pour vous montrer les limites de l'exercice. Tout d'abord, le projet de budget 2011 de La Rochelle est qualifié par le maire Daniel Groscolas de «cru exceptionnel (2 millions d'euros) ».

    Q : Cela veut dire que l'an prochain, il ne pourra pas être exceptionnel ?

    R :En effet, sinon, un budget exceptionnel à deux reprises, et qui plus, deux années consécutives, devient la norme, la routine, et n'a strictement plus rien d'exceptionnel. N'oublions pas le sens du mot : qui a un caractère d'exception. Autre exemple : les promos internes de France Inter annonçant régulièrement un « événement exceptionnel », un « concert exceptionnel», un invité « exceptionnel ». A force que tout devienne exceptionnel, il n'y aura plus rien d'exceptionnel. Seul le nombre d'auditeurs qui, à terme, risque de le devenir... exceptionnel.

    Q : La routine deviendra l'exception donc ?

    R : Tout à fait, vous avez tout compris.

    Q : Incroyable !

    R : Non, exceptionnel. C'est comme les bonus. Ils sont « exceptionnels » mais comme tous les grands patrons en touchent, ils deviennent la norme. La norme c'est l'exception. L'exception c'est la norme.

    Q : Par Saint-fiacre de Brie, dans quel monde vivons-nous ?

    R : Anormalement exceptionnel, je pense.

    Q : Ou exceptionnellement anormal ?

    R : Oui, bon ça va ! Bref, on veut nous faire prendre les vessies pour des lanternes en nous faisant croire que ce qui est ordinaire devient peu ordinaire, voire admirable. Mais bon, faudrait voir à pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.

    Q : D'autres exemples ?

    R : Oui, prenons Athènes, la capitale de la Grèce Antique. En 443 avant JC (soit 2450 avant l'autre JC - Jacques Chirac) Périclès sera constamment réélu pendant quinze ans, longévité alors exceptionnelle.

    Q: Et quid de l'exception culturelle française?

    R: Rien d'autre que du nombrilisme. Or tout le monde a un nombril. Donc l'exception culturelle française n'est rien que du très ordinaire. D'autant que si on prend les années 1960 et 1970, pendant que nous nous éclations la panse avec du Claude François, Sylvie Vartan, Michel Sardou et autres Sheila, les Américains et les Britanniques eux mettaient au point les Beatles, les Stones, Pink Floyd, Soft Machine. bref, l'exception culturelle française est aux arts ce que le minitel fut à Internet.

    Q : Et si Obama (qui vient d'annoncer sa candidature pour un deuxième mandat) est réélu à la Maison Blanche ? Sera-ce exceptionnel ?

    R : Fichtre non! De toute façon, la constitution américaine ne prévoit pas plus de deux mandats par président. Et cela n'a jamais souffert d'exception.

    Citations:

    Je ne fais jamais d'exception. L'exception infirme la règle (Conan Doyle - Le signe des quatre)
    Dans la religion, tout est vrai, excepté le sermon ;tout est bon, excepté le prêtre. (Alain)
    Il n'y a règle si générale qui n'ait son exception.

    Anagramme : exceptionnellement, il n'y en a pas

    Capillotracté : « entre ici Exception !» « Aix, hep ! Scions »

    Sources : dictionnaire étymologique de la langue française (1975 - un livre «exceptionnel»), sites d'actualités - www.internaute.com

     

     


    votre commentaire
  • Les nouvelles ne sont pas bonnes : Justin Bieber, 17 ans, chanteur mèchu, va faire réaliser un film sur sa vie. Ce film aura beaucoup de succès, et remportera beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent à ce braillard. Triste époque...

    Mais à quelque chose malheur est bon ! Il m'a donné une idée : Nous, Sabayens vertueux et inconnus du grand public, qui nous attaquions à une musique mille fois trop difficile pour nous, ce qui nous valut de ravir aux alpinistes le surnom de "Conquérants de l'Inutile", mais qui persévérâmes, tels cinq Don Quichotte assaillant les moulins, Nous, qui avons réussi à préserver une amitié pendant près de quarante ans, Nous donc, avons mille fois plus de raisons de voir nos vies mises en film que ce gringalet beuglant et gesticulant. Evidemment, nous n'aurons que très peu de spectateurs, tel Stockhausen électro-acoustiquant devant des salles presque vides; mais les plus hautes manifestations de la culture sont inaccessibles à la multitude, et seuls quelques rares initiés se délecterons face aux chef d'oeuvres de nos vies portées à l'écran. Qui va voir les fims de Godard ? Personne, et pourtant Jean-Luc se fait friser les poils du cul aux bigoudis de la renommée par les experts ès cinéma !

    Un petit calcul maintenant : la vie de Justin Bieber sera découpée en tranches de 5 mn 29 secondes environ par année dans le film, soit, multipliées par 17 = 90 mn, soit 1heure 30 (de vide absolu). En ce qui nous concerne, pour être justes face à Justin, nous garderons la même proportion année/minute, soit 5mn 29 par année et par personne, mais, l'union faisant la force et c'est bien normal car ce sera un produit underground à petit budget fait par des inconnus pour un public non ciblé, dans notre film, nos vies s'entremêleront ( ouiiii, c'est bon, ça, Coco !!! Trèèèès booooon !!!!! On n'y comprendra rien, trèèèèèèès, trèèèèèèèèès booooooooooon !!!!! Comme chez J-L G ! ), et, considérant que nos cinq vies additionnées donnent actuellement un total ( vénérable !!!) de 260 années, cela aboutira environ à 1375,4 minutes de film en tout, soit 22 heures et 9 minutes de cinéma inouï et jouissif. Je vois déjà les titres dans les journaux : " Un Mahabharata jazzique provençal !", ou encore " Un Marathon pagnolesque au Pastaga et à la Fusion musico-amicale", ou enfin, et ce serait mon préféré, " Pas un casse-couilles pendant 22 h et 9 minutes : une performance !" Nous profiterons à la fois du revival du régionalisme et du jazz rock, renvoyant Sartan récurer ses poêles.
    Quant à Justin, il n'en saura rien, et c'est sans doute mieux comme ça.

    Reste à trouver un réalisateur. Le mieux serait de faire appel à un intellectuel de haute volée et néanmoins bien pénible et impossible à lire, pour la caution prise de tête. Peu importe s'il n'est pas cinéaste, le film n'en sera que plus singulier et hermétique : tout pour passer à la postérité !


    La ganja est assez bonne en ce moment sur la place de Paris.

     

    Source: avec l'aimable autorisation de F. Ely


    votre commentaire
  •  

    Occurrence la plus élevée
    Moteur de recherche : 19 300 000
    Actualités : 3133

    Citations : « Moubarak dégage », « Ben Ali dégage » « Dégage » (deux CGTistes à une policière lors d'une manifestation - Le procureur du tribunal de Clermont-Ferrand requiert une peine symbolique en délibérée jusqu'au 9 février).

    Bref, rien que du très familier. Mais pas tout le temps :
    « d'un serment solennel, qui peut nous dégager ? » (Corneille, Horace)
    La Bruyère, peut-être offrant un conseil aux despotes (car moi aussis j'ai des potes éclairés): « Ils ne songent qu'à se dégager de vous »

    Question :Tiens, le peuple se réveille ?
    Réponse : on dirait oui.
    Question : L'exemple viendrait-il non pas du haut, mais du bas ?
    Réponse : je vous en prie, rester courtois.
    Question : pardon, pas content ? Dégage !

    Etymologie : , préfixe + Gage. Reprendre ou rendre libre ce qui était engagé, ce qui avait été donné en hypothèque, en nantissement, en gage. Exemple : il a dégagé peu à peu son terrain grace à ses économies et par une réduction des dépenses.
    Rendre à quelqu'un sa parole, ne pas exiger qu'il tienne sa promesse, l'affranchir de la responsabilité à laquelle il était tenu. Exemple : à son arrivé au pouvoir en 1987, Ben Ali a tenu des promesses dont il s'est dégagées (assez rapidement).
    Retirer une parole donnée sous des conditions qui n'ont pas été remplies. Exemple : dégager sa parole, sa responsabilité (heu, je sais pas moi, le Mediator? Servier-vous, les exemples sont légion)
    Débarrasser quelqu'un en le retirant d'un lieu où il se trouvait engagé, en le délivrant de ce qui le tenait embarrassé. Exemple : la famille a été dégagée des décombres. Ou encore: le président prit un air dégagé en montant à bord de l'avion pour Riyad.
    Bon, etc, etc, car il y a bien une quinzaine de sens répertoriés dans les dictionnaires.

    Familier (quelque peu raccourci): « dégage ou on va danser la Carmagnole ! » (insulte lancée à Marie-Antoinette lorsque celle-ci déclara : « mais qu'ils mangent de la brioche, enfin ! » - information non vérifiée, néanmoins)
    « Oh ‘fan, ça dégage ici ! » (ça pue, surtout lorsqu'on n'est pas en odeur de sainteté, même dans un pays laïc, comme, disons, la France, la Tunisie ? Les deux? Après tout, dans un pays laïc où il y a des ministres des Missionnaires, tout peut arriver - Hommage au synthétiseur cocaïné de France 2, Jean-Luc revient!!!!!!!!!)

    Mots approchants : Gage - Francique wadi, cf gothique wadi « gage », all. Wette, « gageure » : terme de droit germanique. Du fr. viennent it. gaggio, esp. port. Gage. Au sens propre, juridique, gage n'a plus que quelques exemples, par exemple, prêter sur gage qui néanmoins cède le pas à caution, garantie. Dérivés : gager, vers 1200, gageur XIIIè, gagiste, 1680 ; dégager, XIIè ; dégagement, 1419 ; engager XIIè ; engagement, XIIème, désengager, 1462 ; mortgage, 1283.

    "Je suis un artiste dégagé" (Pierre Desproges) et sa version actuelle: "je suis un président dégagé."

    Question : Ben Ali et Madame ont perdu. On va leur donner des gages. Le premier sera de comparaître devant un tribunal. Le deuxième de rendre l'argent, tout l'argent. Le troisième de remettre les terres confisquées. On pourrait continuer longtemps mais cela risque d'être fastidieux, non ?
    Réponse :vous avez raison. Mais j'en ai un autre. Ils pourraient tous deux ouvrir un salon de coiffure. Je crois que Madame est experte en la matière.
    Question : oh la barbe !

    Expression : «Il faut nettoyer le pays, en commençant par le RCD, (Le Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali), et ceux qui étaient avec la dictature et qui ont profité de ce pouvoir » (un manifestant à Paris). Cela risque de faire pas mal de monde. Mais on participe à une gestion saine de la pyramide des âges.

    Anagramme : Ben (Ali?), heu, y'en a pas !

    Traductions : Aufhellen (allemand) ; clear ou clear off (anglais) ; издавам (bulgare, mais c'est uniquement pour impressionner) ; districare (italien) ; a produce (roumain, l'une de mes belles-sœurs est Roumaine, c'est pour cela que je l'indique)

    Remarque : contre-dégager, terme d'escrime qui signifie dégager en même temps que son adversaire.

    Capillotracté : Paris martyrisé mais Paris dégagé ? A moins que ce ne soit Tunis, ou le Caire, je ne sais plus. On a sonné l'hallali (Ben)!

    Sources : www.lamontagne.fr ; http://dictionnaire.sensagent.com/d%C3%A9gager/fr-fr/, dictionnaire étymologique de la langue française (PUF - 1975) ; google/actualités

    Olivier Jacoulet

     


    votre commentaire
  • Apéritif : la médecine trinque encore

    Occurrence la plus élevée

    Moteur de recherche : 3 540 000

    Actualités : 2370

     

    Citations

    « Brice Hortefeux veut encadrer les apéritifs géants » (lefigaro.fr).

    « La consommation d’alcool étant interdite en permanence sur le Champ-de-Mars, un "apéro géant" ne peut s’y tenir le dimanche 23 mai en soirée (Préfecture de police)».

     

    Etymologie

    Le mot latin source est «aperire » , c’est-à-dire « ouvrir », racine que l’on retrouve dans le mot anglais et français « aperture » qui signifie « ouverture » . En latin médiéval, c’est une « fomentation qui fait percer une tumeur ». C’est donc à l’origine un terme médical. Au XIIIème siècle c’est un adjectif qui signifie « qui ouvre les voies d'élimination » ou encore « qui ouvre les pores ».. il s’agit donc d’un terme médical dont le sens va évoluer au XVIIème siècle vers la significations moderne : « qui ouvre l'appétit » . Exemple : Le poivre noir et le poivre blanc sont apéritifs, aident à la digestion, donnent de l'appétit. Le substantif apparaît en 1751 et signifie « médicament qui ouvre les voies d'élimination » . Un peu plus d’un siècle plus tard, il qualifie une « boisson qui ouvre l'appétit ».

     

    Familier

    Apéro

     

    Mots approchants

    Apéricube

     

    Expression

    - Tu viens prendre l’apéritif ?

    - Ah oui, c’est géant !

     

    Anagramme

    Pétrifia

     

    Traduction

    Allemand, anglais : aperitif

    Espagnol, italien : aperitivo

     

    Remarque

    La vodka peut se boire en apéritif. Ce qui est normal car à l’origine la vodka était bien un médicament, comme beaucoup de boisson à base d’alcool au Moyen-âge.

     

    Capillotracté

    La préfecture de police de Paris, en partenariat avec la Mission interministérielle de la lutte contre les drogues et la toxicomanie (MILDT), propose une soirée sur le thème de la cocaïne le 3 juin prochain. Baptisée "spéciale coke", cette soirée a pour objectif de sensibiliser le grand public sur les dangers de cette drogue dure et d'informer chacun sur les effets physiques et psychologiques réels de la cocaïne (Leparisien.fr 20/05/2010)

     

    Sources : Moteurs de recherche, dictionnaire étymologique de la langue française (PUF – 1975), Lefigaro.fr, leparisien.fr, http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/

     

    Olivier Jacoulet


    votre commentaire
  •  

    «’Cause We’ve Ended as Lovers » de Jeff Beck est un dialogue entre deux personnes. Les notes aigues et les notes basses se répondent tout comme le motif qui subit de légères et subtiles variations comme dans un dialogue amoureux. Parfois sur trois notes, parfois sur quatre notes avec des passages violents mais restreints.

    Contrairement aux apparences, l’homme parle dans les aigus, la femme dans les graves et c’est la femme qui a le dernier mot avec ce mi final qui descend en do avec le vibrato et le travail au volume de la guitare, qui efface l’attaque du doigt, dont Beck se sert magistralement.

    Entre-temps, on aura assisté à tout la gamme de l’argumentaire d’une relation amoureuse: plaintes (le début du morceau est essentiel pour comprendre le dialogue avec ce do qui monte sur le ré tout en déchirement, auquel répondre le mi allant vers le do de la fin) , cris, mots tendres, colères, pleurs, calme (la sérénité vaut-elle tous les discours amoureux ?) et :ou solitude.

    Avec ses mineurs, ses quatrièmes augmentés, ces majeur septièmes ou ses mineurs neuvièmes, le thème souligne la subtilité du discours amoureux. L’ambigüité règne, tant on s’efforce de trouver une dominante, qui parfois nous permettrait de reprendre notre souffle. L’ambigüité est dans le titre même du morceau : s’agit-il d’une rupture ou de quelqu’un qui se souvient être devenu amant ? « ’Cause We’ve Ended as Lovers » : « car nous sommes devenus amants », ou bien car « nous nous sommes séparés » (même s’il est vrai que dans le premier cas, on aurait tendance à dire « ’Cause We’ve Ended UP as Lovers »).

     

    On admirera aussi le travail des trois autres musiciens derrière Beck. Le chorus de Tal Wilkenfeld, la bassiste australienne (voir l’article qui lui est consacré dans ce blog) va crescendo, appuyé par le travail du batteur qui passe des balais aux baguettes sans qu’on s’en rende compte, soutenu par les accords du clavier qui, eux aussi, soulignent sans qu’on n’y fasse attention les échanges entre les amants.

     

     

    Source: http://www.youtube.com/watch?v=mIFFRHBCPzA&feature=related 


    votre commentaire
  • Dans les démocraties anciennes (USA, Canada, une partie de l’Europe occidentale, Australie), les gouvernements n’ont plus la possibilité, pour de multiples raisons (tant morales que culturelles, historiques, d’image et de crédibilité) d’imposer leur volonté absolue par la force militaire ou policière comme dans d’autres régions du monde. La seule façon d’imposer cette autorité consiste à se servir de la crise pour asservir, sous couvert de protection régalienne, les peuples qu’ils gouvernent.

    Extension de la doctrine du choc, chère aux démocrates radicaux américains, (qui, sous la houlette de la Canadienne Naomi Klein, défendent l’idée selon laquelle l’espace public est de plus en plus restreint au profit des multinationales, voir ci-dessous), la théorie du choc permet aux gouvernements démocratiques d’asservir leurs peuples en se servant de techniques telles que la régression psychologique, les peurs sécuritaires (voire les conflits de civilisations) et les processus d’infantilisation économique, sociale, culturelle, politique. Au final, les peuples apeurés se réfugient derrière leur gouvernement et acceptent de sacrifier une part de leurs libertés sur l’autel de la sécurité.

    Ce fut le cas aux Etats-Unis, après les attentats du 11 septembre 2001 (9/11 comme disent les américains, qui est aussi le numéro de téléphone des services d’urgence en Amérique du Nord dont on commémore le 8ème anniversaire) avec le passage notamment du USA-Patriot Act (Uniting and Strengthening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act - Loi pour unir et renforcer l'Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme). Cette loi adoptée au lendemain des attentats renforce considérablement les pouvoirs de différentes agences du gouvernement (Federal Bureau of Investigation, Central Intelligence Agency, armée, National Security Agency), dont certaines sont directement reliées au chef de l’exécutif. Même si en 2005, le Congrès a voté un amendement empêchant le FBI et le ministère de la Justice de se servir du texte de loi pour accéder aux fichiers de lecteurs des bibliothèques et des librairies,  en 2007, on apprenait cependant que le FBI s’était servi illégalement du Patriot Act pour enquêter sur des citoyens des Etats-Unis. (Cette loi a en outre créé les statuts de "combattant ennemi" et "combattant illégal", deux notions juridiques nouvelles et floues qui permettent au gouvernement étatsunien de détenir sans limite et sans inculpation toute personne qu'il juge "terroriste").

    Dans l’affaire, les médias ont une grande part de responsabilité. Ils répercutent les propos gouvernementaux, sans recul indispensable. Ainsi par exemple, de nombreux journalistes occidentaux ont-ils été intégrés (« embedded ») dans les bataillons alliés en Irak ou en Afghanistan officiellement pour les protéger mais aussi pour pouvoir contrôler ce qu’ils allaient dire, écrire ou montrer. Combien de journalistes français, y compris ceux du service public, ont-ils été envoyés à l’étranger et bénéficier de la protection de l’armée ainsi que des moyens de diffusion de celle-ci qui pouvait ainsi exercer une pression sur ces envoyés spéciaux? Les peuples mal informés ou victimes de propagande à grande échelle sont eux aussi asservis intellectuellement et cherchent refuge derrière leurs protecteurs "naturels", c’est-à-dire leurs gouvernants.

    Naomi Klein

    « Move the center » (déplacer le centre) : c’est le « logo » de Naomi Klein (ce qui pour quelqu’un qui a écrit un ouvrage intitulé « No logo » prêt à sourire). Mais sur le fond, ce qu’elle réclame, c’est une réforme profonde du système politique américain. Son dernier ouvrage « la Doctrine du choc » (The Shock Doctrine) développe, à partir de sa thèse de 2004, une approche originale du libéralisme. Pour elle, capitalisme et démocratie, marché et libre-arbitre, ne peuvent pas fonctionner main dans la main. Au contraire, dit Klein, ils sont antinomiques. Elle s’oppose clairement à l’Ecole de Chicago (partisane du néo-libéralisme) et s’en prend en particulier à Milton Friedman, fondateur de la pensée néolibérale qui domine aux Etats-Unis depuis les années 1980 (il est mort en 2006 et un des bâtiments de la School of Chicago porte son nom, malgré l’opposition de plusieurs enseignants de l’université). Friedman défendait le rôle central du marché comme régulateur des interactions socio-économiques. Ne supportant pas le consensus (synonyme selon lui d’immobilisme), il voyait dans les crises le mécanisme idéal pour introduire des réformes. Et Naomi Klein rebondit sur cette idée en expliquant que les peuples ne peuvent accepter de profondes réformes que lorsqu’ils sont en état de choc. En effet, dit-elle, une personne en état de choc régresse à l’état d’enfant, état dans lequel elle va rechercher une figure parentale pour la guider. Partant, un peuple en état de choc acceptera d’accorder des pouvoirs exceptionnels à ses dirigeants, permettant ainsi à ces derniers de détruire les fonctions régulatrices du gouvernement. Pour Klein, l’Ecole de Chicago « est un mouvement qui se languit d’une crise comme des agriculteurs frappés par la sécheresse attendent la pluie ».  Elle donne plusieurs exemples notemment au Sri Lanka, où après le passage du Tsunami en décembre 2006, les autorités ont revendu à des hôtels une portion du littoral, où vivaient les pêcheurs.

     

    Ce qui est intéressant chez Klein, (et c’est peut-être ici la limite de son exercice), c’est qu’elle-même se sert de la crise pour essayer d’impulser des changements radicaux. Sur son blog, le 29 juillet, elle se demandait : « Est-ce que nous voulons poursuivre sur la même voie ? Voulons-nous vraiment sauver le système tel qu’il était avant la crise en septembre 2008? Ou souhaitons utiliser cette crise, et le résultat de la présidentielle américaine, pour radicalement transformer notre système? ».

     

    Reste qu’on peut appliquer la théorie de Klein à de nombreux exemples qui ne sont pas uniquement du domaine économique. La grippe A par exemple. Le professeur Gentilini, ancien président de la Croix Rouge française estimait, sur France Inter le 7 septembre 2009, que les médias et l’Etat ont font un peut trop sur la grippe (ce qu’il appelait dans Le Monde.fr du 6 août 2009 « la pandémie de l’indécence »). Dans quel but ? Certainement pour détourner l’attention les populations et leur faire accepter un nombre de réformes difficiles ou impopulaires (sécurité sociale, libertés syndicales, immigration, éducation, taxe carbone etc.) voire, comme l’ont dit certains, pour satisfaire les intérêts économiques de groupes de pression puissants.

     

    D’une manière générale, les pouvoirs publics français ont depuis longtemps utilisé le choc comme méthode pour appliquer  leur train de réformes. Avant la présidentielle, ce fut l’accent mis sur les questions sécuritaires (relayées par l’ensemble des médias français). Les remarques du chef de l'Etat sur le "karcher" dans les cités ont été utilisées pour forcer la main au Parlement d’adopter un certain nombre de textes répressifs et sécuritaires sur l’immigration et l’éducation. 

     

    Les ONG

    Si les gouvernements des sociétés démocratiques tentent de renforcer leur contrôle sur leurs peuples par des moyens aussi peu démocratique, au sein même de ces sociétés, certains organes n’hésitent pas non plus à se servir de la peur afin de satisfaire leurs propres intérêts (collecte de fonds, image, crédibilité etc.). A côté de chez moi, en face de l’école primaire, il y a un containeur de collecte de vêtements. Sur le devant est collée une affiche portant l’inscription « La catastrophe écologique, ça suffit ! » . Et tous les jours d’école, les élèves, matin, midi et soir, aperçoivent cette inscription. Le « bourrage de crâne » commence tôt. L’infantilisation est une des techniques d’asservissement traditionnel utilisé par les gouvernants. Sauf que dans ce cas précis, il s’agit d’une organisation non gouvernementale qui, elle aussi, sacrifie l’espace public sur l’autel sécuritaire. De nombreuses associations, ONG et entreprises utilisent l’argument de la sécurité pour collecter des fonds (on parle d’ailleurs de « sécurité alimentaire »). Dans un environnement fortement concurrentiel, ces organes ont recours à une stratégie de la peur, de la culpabilité individuelle et collective pour pouvoir subsister. C’est la surenchère.

     

    Résistance

    Pour contrer, cette tentation d’asservissement démocratique, l’information est la seule résistance possible. Les médias ont un rôle à jouer, bien évidemment, et en particulier les alter médias.  Il intéressant de noter une appréciation de Télérama sur la couverture médiatique estivale (« L’info emballée sous vide ») où l’hebdomadaire reprochait aux médias français de laisser tomber pendant les vacances l’actualité internationale au profit de faits divers sans grand intérêt. Compte tenu de l’asservissement des médias aux pouvoirs publics, seuls les individus vont devoir compter sur eux-mêmes pour rester informer et résister au risque de servitude démocratique.

     

     Olivier Jacoulet

     

    Sources :  France Inter 7/09/09 – www.challenges.fr  – New Yorker – 8/12/2008 – http://www.naomiklein.org/main - Télérama 5-11 septembre 2009 - www.LeMonde.fr   - Archives personnelles


    votre commentaire