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    « Protéger la population libyenne » : tel est l'un des principaux objectifs de la résolution 1973 adopté le 16 mars 2011 par le conseil de Sécurité de l'ONU (10 voix pour et 5 abstentions (Allemagne, Brésil, Chine, Fédération de Russie et Inde). Dans les faits, elle autorise une zone d'exclusion aérienne au dessus de la Jamahiriya, ainsi que la possibilité d'intervenir par tous les moyens pour préserver les populations civiles. En outre, la Cour pénale internationale (CPI)  envisage des poursuites contre le pouvoir libyen pour crimes contre l'humanité.

    Conformément au chapitre VII de la charte des Nations Unies, avec la résolution 1973,  l'Onu légitime le droit d'intervenir de plusieurs manières possibles en Libye dont « la protection des civilsl'exclusion aérienne, l'application d'un embargo sur les armes, l'interdiction des vols et et gel des avoirs ». Toutes ces mesures visent à limiter les crimes des partisans de Kadhafi considérés contre l'humanité par Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'Onu.

    De son côté, Louis Moreno Ocampo, procureur de la CPI, a d'ailleurs annoncé la saisine de la CPI par le Conseil de sécurité de l'Onu, lors d'une conférence de presse le 3 mars. L'institution a « décidé d'ouvrir une enquête sur des crimes contre l'humanité qui auraient été commis depuis le 15 février : des manifestants pacifiques auraient été abattus par des forces de sécurité. Dans les semaines à venir, [Il faudra] savoir qui sont les plus responsables des incidents les plus graves des crimes commis », a-t-il expliqué.

    Depuis, les procès de Nuremberg en 1945, le crime contre l'humanité se définit, entre autres, comme crime à l'encontre d'un groupe d'individus pour motif politique. Il est imprescriptible.  Le 2 mars 2011, la répression contre les opposants au régime de Mouammar Kadhafi auraient fait plus de 6000 morts d'où la volonté de la CPI de poursuivre le « cercle rapproché [de Kadhafi] y compris ses fils mais aussi gens sous l'autorité formelle qui devraient être conscients des crimes commis contre leur peuple. » .

    Il a également précisé que si les opposants au régime libyens se rendaient coupables de violations des droits humains, eux aussi, alors « devraient rendre des comptes ». Et de conclure : « il n'y aura pas d'impunité en Libye ».

    Amnesty International

    Déjà en février, quelques jours après le début des émeutes, l'organisation de défense des droits humains, Amnesty International demandait au  Conseil de sécurité des Nations unies et la Ligue arabe « d'envoyer sans délai une mission en Libye afin d'enquêter sur les événements qui ont fait des centaines de morts parmi les manifestants ».

    A l'appui de ses affirmations, Amnesty International rappelle les déclaration de : Saif al Islam Kadhafi, fils du colonel Mouammar Kadhafi : l'armée va « jouer un grand rôle quel que soit le prix à payer afin d'étouffer les contestations. Les autorités libyennes combattr[aient] jusqu'au dernier homme, à la dernière femme, à la dernière balle ». Et l'organisation de défense des droits humains ajoute : « Il est scandaleux que le fils de Mouammar Kadhafi annonce ainsi publiquement que les autorités sont disposées à massacrer les Libyens en vue de maintenir son père à la tête du pays ».

    Pour sa part, la haut-commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay a indiqué lundi 21 février que les agissements des autorités libyennes contre les manifestants pourraient constituer des crimes contre l'humanité.

     Olivier Jacoulet

    Sources: Résolution 1973, Amnesty International (communiqués de presse), agences



     


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  • Entre défis et impasse, telle est la situation dans laquelle Haïti se trouve: la probable arrestation de Jean-Claude Duvalier, l'ancien dicateur haïtien, ne doit pas faire oublier les obstacles auxquels se retrouve confrontée l'île. Outre la reconstruction du pays après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 (MaxiSciences, "Haïti : le PNUE lance un programme de reconstruction durable », 9/1/2011), la lutte contre les inondations qui ont provoqué des cas de choléra (plus de 2500 morts selon le ministère de la Santé cité par l'AFP- « Haïti: report des résultats définitifs pour permettre un recomptage des voix », 21/12/2010), il faut tenter de dénouer l'écheveaux des élections présidentielle et législatives du 28 novembre dernier dont les résultats sont contestés par une partie de la classe politique haïtienne. L'élection présidentielle, en particulier, dont le deuxième tour prévu pour le 16 janvier a été reporté en février (Europe 1, « Haïti-présidentielle : le second tour reporté, 5/1/2011, Radio Canada, « Le deuxième tour en Haïti reporté à la fin février », 4/1/2011), a été marquée par de nombreux cas de fraude et de violences. Le journal l'Humanité le rappelait : l'impasse semble totale (« Impasse postélectorale en Haïti » - 22/12/2010).

    « C'était une année horrible. D'abord, il y a eu le tremblement de terre, puis la tornade, le cyclone, le choléra - toujours là -, et dernièrement la catastrophe électorale. Le bilan 2010 est très lourd pour Haïti et 2011 ne sera certainement pas plus facile » : ainsi s'exprime Michel Soukar, historien survivant, qui raconte son année 2010 en Haïti au journal Les Inrocks (22/12/2010). Et d'ajouter dans ce même entretien : « Le problème, c'est que l'Etat haïtien, comme l'a montré la dernière supercherie électorale, est un Etat défaillant. Il n'est pas en mesure d'assurer une gestion pérenne de cette aide. Les gens au pouvoir sont accusés - souvent à raison - de corruption, de gabegie» (ibid).
    L'ambassadeur des Etats-Unis à Haïti faisait part d'un sentiment semblable à l'occasion de ses vœux le 31 décembre dernier. Il disait entre autres : « Cette année a été pénible dans l'histoire d'Haïti, avec l'épreuve du tremblement de terre du 12 janvier, les nombreuses inondations, et la brusque apparition du choléra. (...) Mon souhait pour 2011, c'est que Haïti puisse démarrer et retrouver pleinement sa place dans la région et dans le monde. Je fais appel à tous les leaders haïtiens, amoureux de leur patrie, qu'ils soient dans le secteur politique, privé, social, ou religieux, pour leur demander de renouveler leur engagement à une politique qui priorisera les intérêts communs. » (Haïti libre, «Vœux de l'Ambassadeur des États-Unis au peuple haïtien », 31/12/2010)

    Plusieurs morts

    Depuis la ville des Gonaïves (Nord) où se déroulaient les festivités du 207ème anniversaire de l'indépendance d'Haïti, ancienne colonie française le président René Préval déclarait en ce début d'année: « Aujourd'hui, nous sommes à un carrefour dangereux. A côté des calamités naturelles, nous sommes dans une crise politique issue des élections du 28 novembre 2010 » (Europe 1, « Haïti : Préval note « un carrefour dangereux », 1/1/2011).
    Le journal Métro de Montréal rapporte que lors de ces festivités, «plus d'une centaine de manifestants frustrés par un processus électoral dysfonctionnel ont marqué le jour de l'indépendance haïtienne en brûlant des pneus et en exigeant l'arrestation du président René Préval » Métro de Montréal, (1/01/2011)
    Le Conseil de sécurité s'est ému de la situation et appelé tous les Haïtiens à mettre fin aux violences qui ont éclaté après l'annonce des résultats préliminaires des élections présidentielle et législatives du 28 novembre. Dans une déclaration à la presse ; la présidente du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, la représentante des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice a déclaré : « Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur profonde inquiétude concernant les incidents violents qui ont suivi l'annonce des résultats préliminaires des élections. Ils ont appelé tous les candidats, leurs partisans, les partis politiques et autres acteurs politiques à rester calmes, à éviter de recourir à la violence ou à d'autres formes de provocation et à résoudre tous les différends électoraux grâce aux mécanismes légaux existants »(RCI, « Haïti : le Conseil de sécurité de l'ONU).

    200 plaintes déposées

    Le quotidien français l'Humanité (ibid) rappelle les faits : le 7 décembre, la proclamation des résultats provisoires, qualifiant pour le second tour la démocrate chrétienne Mirlande Manigat (31%) et le candidat du pouvoir, Jude Célestin (22%), avait provoqué une vague de contestation au cours de laquelle plusieurs personnes ont trouvé la mort. De plus, une dizaine de candidats à la présidentielle réclament l'annulation du scrutin en raison « des nombreuses irrégularités ». Deux candidats, Jean-Charles Henri Baker et Jude Célestin, ont déposé des recours. Le premier pour «fraudes massives», le second, gendre du président sortant René Préval, revendique la victoire dès le premier tour avec 52% des suffrages, en dépit des accusations de pratiques mafieuses qui l'accablent. Enfin, Michel Martelly, ancien musicien haïtien, arrivé en troisième position, propose d'organiser un second tour en présence de tous les candidats.
    Notant que « L'annonce des résultats définitifs du premier tour de la présidentielle a été reportée, entamant davantage la crédibilité du scrutin et l'issue du second tour prévue le 16 janvier », l'Humanité (ibid) explique qu'après le premier tour des élections présidentielle et législatives, « les candidats n'ont toujours pas été départagés ». D'autant qu'à la demande du secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), José Miguel Insulza, le Conseil électoral provisoire (CEP) a annoncé, qu'il ne publierait pas les résultats définitifs (qui devaient être annoncés le 20 décembre), «en attendant la fin de la phase contentieuse du processus électoral, l'arrivée et l'accomplissement des travaux d'une mission d'experts de l'OEA sollicitée par le président René Préval ».
    En réalité, explique Radio France Internationale (« Haïti/Présidentielle : l'OEA entame sa mission de recomptage », 1/1/2011) il ne s'agit pas d'une opération de recompte des votes. En effet, « un premier groupe d'experts, des statisticiens et informaticiens (arrivés le 31 décembre sur l'île), vont s'atteler à vérifier comment les données des procès verbaux des bureaux de vote ont été compilées. Et des juristes vont, eux, apporter une assistance légale aux autorités haïtiennes pour gérer les plaintes (environ 200) déposées par les partis et les candidats ». La station de radiodiffusion internationale estime en outre que « L'organisation du deuxième tour des élections à la date du 16 janvier est de toute façon compromise » (RFI, ibid).

    Rejet
    du processus électoral

    Pour sa part, le chef de mission de l'OEA et des pays du marché commun de la Caraïbe (Caricom), Colin Granderson a refusé de dire si le deuxième tour pourrait être maintenu à la date prévue du 16 janvier (Le Figaro.fr (AFP), « Haïti, la mission de recomptage débute », 30/12/2010)
    Un groupe de 12 des 18 candidats à la présidence, qui réclame l'annulation des élections, a exhorté la mission de l'OEA « à ne pas entrer dans le jeu cynique et anti-démocratique du président René Préval. Le processus électoral doit être rejeté dans son intégralité. Toute démarche contraire provoquerait une crise aux dimensions imprévisibles », ont prédit les anciens candidats.
    A ces voix, s'est jointe celle d'un groupe d'intellectuels qui ont dénoncé « une dérive autoritaire du pouvoir » qui cherche à « imposer un choix politique que la population rejette massivement ». Dans une pétition, ces écrivains, sociologues et chercheurs affirment avoir relevé « de nombreux cas de persécution de membres de partis politiques opposés au groupe affidé au pouvoir » (Radio Canada, 1/1/2011).

    Un plan « B »

    De leur côté, les Nations unies, les Etats-Unis, le Canada et l'Union européenne ont émis de fortes réserves sur le déroulement du scrutin et sur les résultats. Washington et Bruxelles soulignent notamment que les chiffres diffusés par le conseil électoral ne correspondent pas aux projections réalisées par des observateurs qui dessinaient un second tour entre Mirlande Manigat et Michel Martelly (NouvelObs.com, « Le Conseil électoral veut vérifier les résultats du premier tour », 10/12/2010) Celui-ci notait que le conseil électoral provisoire (CEP) « a plongé le pays dans la crise avec ses résultats incorrects. Depuis, le pays s'est mis debout pour faire respecter le vote populaire. La communauté internationale, les observateurs nationaux et internationaux reconnaissent que ces résultats ne sont pas bons. Je comprends votre colère. Je vous demande de surveiller les provocations. Je suis avec vous jusqu'à la victoire totale. »( Lacroix.com, « En Haïti, les partisans de « Sweet Micky » contestent les résultats officiels », 9/12/2010)
    Quelle issue à cette crise ? Les diplomates envisagent « un plan B » : Selon l'ambassadeur de France en Haïti, Didier Le Bret, des solutions auraient été évoquées dans le milieu diplomatique. Trois alternatives auraient été proposées par la conférence épiscopale d'Haïti: mettre en place d'un gouvernement technocratique jusqu'à l'organisation d'un nouveau scrutin, transformer le second tour prévu le 16 janvier 2011, en élection à tour unique où seraient invités tous les candidats (ce que prévoit la loi électorale) ou proposer au troisième de liste, Michel Martelly, à participer au second tour.(Haïti libre, « Haïti - Élections : Les diplomates discutent de plans B », 13/12/2010)
    Néanmoins, comme le faisait remarquer l'historien, Michel Soukar, « Ça risque d'être violent mais la population ne veut plus se laisser faire. L'explosion sociale couve » (Les Inrocks, ibid).

    Olivier Jacoulet

     

     


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  • Ayant atteint l'âge vénérable de 100 ans, le quotidien québécois  le Devoir s'est vu récompensé cette semaine du prix Sceptique de l'année 2010 pour "l'ensemble de son oeuvre". Ce prix honore les pourfendeurs des dogmes et promeut le doute comme valeur éthique. Selon les Sceptiques, depuis 100 ans, le Devoir "n'a jamais offert a ses lecteurs de chronique astrologique, divinatoire ou pseudopsychologique". Le groupe dont 50 membres ont vote lundi ont également décerné le prix Fosse sceptique, qui vise a dénoncer l'obscurantisme et l'irrationnel. Dans leur communique, le groupe des Sceptiques souligne que le récipiendaire de cette année est le "gouvernement conservateur canadien pour le mépris qu'il manifeste envers la science. Autre lauréat: le groupe de télévision TVA pour sa série d'émissions "complaisantes tentant de démontrer que les morts communiquent avec les vivants par l'entremise d'une table. Et en troisième place, on trouve le Journal de l'association des employés et employées du gouvernement du Québec qui "propose des chroniques mensuelles de numérologie, de chiromancie et autres pseudopsychologies".

    Olivier Jacoulet (Montréal)

    Sources: Le Devoir


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  • L'annonce des résultats sur le site de Elle - Capture d'écran OJ

     

    Le site culinaire Sofoodsogood a reçu le 2 décembre 2010 le « Grand Prix des Blogueuses « Elle », blog coup de cœur de la rédaction, dans la catégorie cuisine  (voir ci-dessous les deux articles consacrés à ce concours). Animé par Cécile Cau, le blog a remporté le 1er prix par 9 voix sur 10 « contre les poids lourds Mercotte ainsi que Papilles et Pupilles et consorts consœurs », écrit l’intéressée sur son blog ce 2 décembre.

            La remise du prix a eu lieu hier à la rédaction de Elle à Paris et les journalistes du journal ont choisi sofoodsogood pour «son parti pris éditorial ». Commentaire de Cécile Cau : « Pile dans le mile. Pour moi qui tente au mieux de faire des choix et faire part de ce en quoi je crois dans la cuisine. Moi qui tiens à vous informer dans une démarche toujours journalistique, c’est une méga reconnaissance ».

            Sur les 110 concurrents, 11 ont été retenus par la rédaction du magazine. Ces derniers se sont retrouvés hier pour être photographiés dans « le satin de la chambre de Jean-Paul Gautier » (dixit Cécile Cau) avant de paraître le 12 décembre dans le prochain numéro de Elle.

             Une controverse avait surgi quant à la régularité des votes des internautes, certains ayant désactivé les « cookies » leur permettant ainsi de voter plusieurs fois par jour pour le même candidat (voir ci-dessous).

    Ce prix intervient alors que la même Cécile Cau publie dans l’édition novembre-décembre de Causette, un article sur le cuisinier Yves-Marie Le Bourdonnec, intitulé « Boucher pour dames », dans lequel elle brosse le portrait de celui qui s’est fait une réputation sur des viandes travaillées à l’ancienne.

                Olivier Jacoulet

     Sources : personnelles, Elle.fr, Cécile Cau, Sofoodsogood, Causette n°11, http://www.causette.fr/ , http://www.mercotte.fr/, http://www.papillesetpupilles.fr/

     


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  • A 9h23 ce matin, un blog "La bouche pleine" affichait un score digne d'une république bananière. Capture d'écran OJ

     


     

     

    Clic clic clic clic : si la démocratie française et le droit de vote sont à l'image de ce qui se passent dans certains concours Web où les internautes ont le droit de voter, on a du souci à se faire. 

    Prenons l'exemple « Grand (svp) Prix des Blogueuse » du magazine Elle qui prend fin ce mardi 30 novembre à minuit, et en particulier le concours consacré aux blogues cuisine. Les dix candidats sélectionnés affichent des nombres de voix allant de 1241 à 252597, ce 30 même jour à 9h23.

    252597 voix pour le blog « La bouche pleine »... comme les urnes ! Le 28 novembre à 11h54 ce même blog enregistrait 60966 clics; soit 191 631 clic en moins de 48 heures, ou 3992 clics par heure , c'est-à-dire 66 clics par minutes, donc  1 clic par seconde (et encore j'arrondis).

    Un record ? Une liste d'amis très chers et très étendue ? Que nenni : une astuce technique. De source sûre, nous pouvons affirmer que le haut score réalisé par certains candidats n'est pas tant dû à leurs compétences culinaires qu'à leur propension à connaître des raccourcis technologiques.

    « Ils trichent, c'est pas possible »

    Commentaire d'une internaute à l'une des candidates, à la date du 28 novembre : « On ne comprend pas pourquoi hier tu étais en tête avec ton blog et comment c'est possible que l'autre blog qui était juste derrière soit passé de 17000 voix hier à  61000 voix aujourd'hui dimanche ! ils trichent c'est pas possible! » 

    Si le pékin moyen ne peut voter qu'une fois par 24 heures de son ordinateur (l'adresse IP étant reconnue par le site de Elle), il suffit de désactiver les cookies du site Elle, pour que le site ne reconnaisse pas l'ordinateur émetteur du clic. Et presto, le tour est joué! Après, il vous suffit de passer une nuit à cliquer (stupidement, il est vrai, mais efficacement semble-t-il) sur le bouton de votre souris par atteindre des scores que même la Corée du Nord n'oserait pas afficher.

    Sollicité par courriel, pour donner sa version des faits, le magazine Elle n'a rien répondu. De source proche de la rédaction du journal, néanmoins, il semble que la rédactrice-en-chef de Elle.fr avait repéré la triche. La possibilité de bloquer les cookies devait être supprimée. Toujours selon cette source, "elle ne sait pas pourquoi ça n'a pas été fait. Elle va essayer de remettre les pendules à l'heure. Quoiqu'il en soit sur 10 blogs, 9 sont choisis par la rédaction et non par les votants ».

    A moins de 15 heures de la clôture du scrutin, les urnes demeurent désespérément bourrées.

     

    Olivier Jacoulet

     

    Sources : personnelles, www.elle.frhttp://www.elle.fr/elle/Site/Grand-Prix-des-Blogueuses-ELLE-2010/(categorie)/cuisine

     



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  • En cliquant ou en copiant ce lien, vous accéderez au concours du magazine Elle (mâtin, quel hebdo!!): http://www.elle.fr/elle/Site/Grand-Prix-des-Blogueuses-ELLE-2010/(blog)/so-food-so-good

     

    (Vous pouvez cliquer tous les jours: c'est rare les élections où l'on peut voter plusieurs fois pour le même candidat)

    et si la Cau gagne, on aura droit à....

    sa reconnaissance éternelle!

    (it's not beautiful the life? )

     

     


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  • " Les politiques multiculturelles en Allemagne ont échoué. " C'est ce que déclarait en octobre la chancelière allemande, Angela Merkel . Des propos qui ont suscité de nombreux commentaires en Europe et au Canada. Mme Merkel ajoutait que la coexistence de populations aux origines culturelles différentes sans chercher à les intégrer n'avait pas fonctionné. Elle précisait que la formation des chômeurs allemands devrait prendre le pas sur le recrutement de travailleurs immigrés mais reconnaissait que l'économie allemande ne pourrait fonctionner sans travailleurs étrangers qualifiés. En annonçant l'échec du « multikulti » en Allemagne, peut-on néanmoins affirmer dans la foulée que le multiculturalisme est mort ?

    Au fait, qu'entend-on par multiculturalisme ? Selon le Petit Robert, édition de 1990, le multiculturalisme est la « coexistence de plusieurs cultures dans un même pays ». Pour le chroniqueur Alain-Gérard Slama , le multiculturalisme « prétend faire coexister sur un même sol des «identités», ethniques, communautaires, sexuelles ou religieuses, revendiquant chacune pour soi des droits particuliers ». Il souligne en outre que le multiculturalisme «vise à réconcilier les groupes avec les principes universels en respectant, dans l'espace public, les codes et les intérêts particuliers ».

    Au Canada, sur son portail d'accueil, le gouvernement canadien explique qu'il « est engagé à tendre la main aux Canadiens et aux nouveaux arrivants et à tisser des liens durables avec les communautés ethniques et religieuses du Canada. Il encourage les communautés à participer pleinement à la société en améliorant leur intégration économique, sociale et culturelle ». Il existe également une Loi sur le multiculturalisme qui précise que la politique du gouvernement fédéral consiste à reconnaître « que le multiculturalisme reflète la diversité culturelle et raciale de la société canadienne et se traduit par la liberté, pour tous ses membres, de maintenir, de valoriser et de partager leur patrimoine culturel, ainsi qu'à sensibiliser la population à ce fait.»
    Dans la revue Reversus , Gilbert Casasus, politologue et historien, professeur d'études européennes à l'université de Fribourg et spécialiste reconnu de l'Allemagne expliquait le 21 octobre dernier que «le système multiculturel ou «multikulti» d'origine anglo-saxonne, n'était pas une politique d'intégration des cultures étrangères mais au contraire une cohabitation des différentes communautés ».
    Dans le Temps de Genève, du 22 octobre, Frédéric Koller note que le projet politique du multiculturalisme est d'offrir la reconnaissance publique de la différence aux immigrants de cultures autres que celle du pays d'accueil mais «dans le cadre d'un projet de société commun et de respect de règles partagées». L'éditorialiste estime que « les idées du multiculturalisme sont clairement en retrait depuis le 11 septembre 2001, les attentats de Madrid en 2004 et de Londres en 2005.». Mais pour le journal, « le multiculturalisme n'en continue pas moins de progresser par le biais du droit et de jurisprudences qui accordent de nouvelles libertés - comme l'abattage rituel - pour répondre à la réalité d'une société européenne de plus en plus diversifiée culturellement ».
    Ce point de vue est partagé par le quotidien québécois Le Soleil qui se demande: «Comment préserver les valeurs communes à la majorité tout en respectant les droits des minorités? Comment concilier les diverses religions qui cohabitent sur un territoire? Comment attirer et retenir la main-d'œuvre immigrante sans mettre en péril son identité, sa langue et ses valeurs? ».
    C'est ce que souligne aussi la version allemande du Financial Times : d'un côté on empêche l'arrivée des étrangers et de l'autre on cherche à accueillir des «informaticiens indiens, des ingénieurs japonais et des investisseurs koweïtiens ».
    Outre-Atlantique Le Soleil estime que « l'affirmation de la chancelière allemande sonne probablement comme une douce musique pour tous ceux qui refusent de voir et de chercher des aménagements à la diversité culturelle et religieuse à laquelle sont confrontées nos sociétés. À l'instar d'autres dirigeants politiques, Mme Merkel joue la carte de l'intégration et de l'immigration pour se rapprocher d'une partie de l'électorat qui se sent envahie par les immigrants et qui craint d'être bousculée par des valeurs qui ne seraient pas allemandes».

    Les détracteurs
    du multiculturalisme

    En septembre, dans le cadre de s apolitique économique multiculturelle, le gouvernement canadien annonçait le financement d'un projet visant à la diversité dans le milieu du travail . Ce programme comportera trois types d'activités : des ateliers à l'intention des employeurs visant à améliorer la communication interculturelle dans le milieu du travail, des stages non rémunérés pour les nouveaux Canadiens chez les employeurs participants. Des échanges avec des représentants d'employeurs et des nouveaux venus.
    Reste que même au Canada certains préfèreraient d'imposer le concept de citoyenneté. En témoigne cet extrait de revue de presse, intitulée « Repenser le multiculturalisme », parue dans Le Devoir le 9 octobre : «le mot «multiculturalisme» a fait son temps et devrait être rayé de notre vocabulaire, car il a perdu tout son sens au fil de l'éternel débat sur ses avantages et inconvénients. Les nuances de la politique originale se sont perdues. De plus en plus de gens croient que son but est de célébrer la différence (...). Le Canada doit recentrer le débat et avoir le courage de bâtir une société autour du concept de citoyenneté. Les Canadiens ne devraient pas craindre d'articuler - pour ceux nés ici et ailleurs - ce qui définit le pays et d'avancer l'idée que la citoyenneté vient avec des responsabilités, pas seulement des droits.»

    Universalité vs. multiculturalisme

    Ce qui n'empêchait pas quelques jours plus tard, Jason Kenney, ministre canadien de la Citoyenneté, de l'immigration et du multiculturalisme, de faire l'éloge de la contribution de la communauté chinoise (forte de 1,2 million de personnes) au développement du pays depuis plus de 150 ans. Selon lui, cette communauté a apporté «une éthique de travail sérieux et un sens de l'entreprenariat et de la responsabilité familiale et personnelle, car ces vertus sont celles qui permettent de construire et de soutenir un grand pays » .
    Mais pour Adeela Arshad-Ayaz, professeur et théoricienne canadienne critique du postcolonialisme, le multiculturalisme à l'école « renforce des stéréotypes » . Elle estime qu'il est difficile, «dans une perspective libérale multiculturaliste, d'établir des ponts entre individus d'origines multiples. La célébration de la diversité ne fait que renforcer les stéréotypes ». Pour elle, les cultures ne sont pas fixes et immuables car «elles évoluent constamment avec les pratiques et le temps qui changent». Elle préconise une approche pédagogique dans laquelle on définirait le concept de culture et «ensuite faire voir que celui-ci n'est qu'un facteur parmi d'autres».
    Parmi les solutions retenues en France, celle «universaliste» préconisée par Alain-Gérard Slama qui, dans le Figaro daté du 28 septembre, notait qu'il convient de refuser de «sacrifier le principe républicain d'égalité devant le droit et alourdir de façon inconsidérée les mesures de police destinées à dissuader et à refouler l'immigration clandestine ». Il soulignait en outre que, en vertu du principe d'égalité républicaine, « dans un État de droit, le fondement des garanties données à l'étranger comme au citoyen est le recours» devant les tribunaux. Ce même chroniqueur analysait l'ouvrage du sociologue Hugues Lagrange, Le Déni des cultures, paru au Seuil pour qui le problème soulevé par le « sécessionnisme » des «quartiers» est d'abord culturel et constitue le principal obstacle à l'intégration. Pour lutter contre le repli communautaire, il conviendrait de « scolariser les enfants dès l'âge de deux ans et d'élever la proportion de 3 à 7% ». Alain-Gérard Slama ajoute: «si, dans l'immense Canada, ce modèle a réussi l'intégration d'une pluralité d'ethnies sur le plan économique et social, ce système (...) est un échec sur le plan culturel ». Pour lui, le multiculturalisme s'oppose au principe d'universalité, « qui suppose l'égalité devant le droit, l'absence de statuts dérogatoires et la distinction laïque entre l'espace public et la sphère privée».
    Le thème de l'universalité est repris, dans le Figaro, par le prix Nobel de littérature Vargas Llosa qui estime que les auteurs du XIXè siècle comme Victor Hugo, incarnent un «moment privilégié de la culture française: l'universalisme. Les grands romanciers de cette époque pensaient pour l'humanité». L'écrivain préfère parler de culture démocratique. A la question de savoir si aujourd'hui, la France d'aujourd'hui incarne encore cet universalisme, il répond : « Je crois au contraire qu'elle est devenue assez nationaliste. Un concept comme celui de l'exception culturelle, par exemple, aurait été inimaginable du temps de Baudelaire».

    L'inclusion

    Toutefois, nuance le sociologue Gilbert Casasus: «malgré «l'échec du Multikulti» , les Allemands refusent toujours le modèle français et considèrent que la France a mené une politique marquée par un échec de l'intégration. Les images des émeutes en banlieues ont été largement relayées en Allemagne »
    Le journal Le Monde du 8 octobre propose une vision quelque peu différente de l'analyse proposée par Alain-Gérard Slama sur le livre d'Hugues Lagrande. « L'un des aspects les plus agaçants du livre consiste à prétendre briser le tabou du modèle républicain français. Comme si ce modèle - qui refuse de distinguer les citoyens en fonction de leurs origines en droit - interdisait de s'intéresser aux parcours familiaux et culturels dans les faits. Absurde. Que peut nous apprendre de plus le nombre exact de citoyens noirs, arabes, homosexuels ou juifs ? Rien, si ce n'est toujours plus de raccourcis et toujours moins d'arguments pour refuser la gestion ethnicisante d'un Brice Hortefeux. Et si l'inclusion restait le meilleur des modèles?», se demande le quotidien du soir qui estime qu'il suffirait « d'apprendre aux éducateurs de la République à mieux connaître les cultures subsahariennes pour faire le lien. Au lieu de s'arrêter au machisme des pères, il est temps d'aider les mères à former des coopératives et à se saisir du microcrédit pour améliorer leur statut et le revenu de leur famille. »
    Pour Hubert Védrine (ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, ndr), cité par Marianne, le 5 octobre 2010 , « l'excès de fédéralisme européen et la surenchère européiste ont alimenté inutilement la méfiance des peuples. Je comprends que certains aient pu voir à un moment historique donné, dans le fédéralisme, un moyen d'extirper le nationalisme en Europe, surtout après l'horreur de la Seconde Guerre mondiale». Pour lui, «la nation reste la seule forme politique de l'Europe contemporaine. Le fédéralisme, qui souhaite l'avènement d'une seule nation européenne nie l'attachement normal de chacun à sa patrie ». Et de conclure : « c'est la négation par des élites abstraitement universalistes du caractère normal de ce besoin qui nourrit les extrêmes ».

    Olivier Jacoulet

     


    Sources: Reuters, Le Figaro, Le Monde, reversus, site du gouvernement canadien, Courrier internaitonal, le Soleil, French.China.org, Le Devoir, Marianne (septembre-octobre 2010)

     


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  • « L'urgence est d'éviter de nouveaux drames, d'arrêter la contagion », déclarait le 17 septembre 2009 aux Echos, Laurent Zylberberg, directeur des relations sociales à France Télécom. Un an plus tard, l'entreprise faisait de nouveaux la une des journaux avec 5 nouveaux suicides de salariés en moins de 15 jours. Depuis le début de l'année 2010 ce sont 23 employés qui se sont suicidés et 16 autres qui ont tenté de le faire. La crise perdure au sein du groupe de télécommunication qui emploie 100 000 personnes et l'arrivée du nouveau directeur à la tête de l'entreprise, Stéphane Richard n'a pas, semble-t-il, eu l'impact escompté sur les relations sociales.
    Quelles sont les causes des suicides, tentatives de suicide et risques liés au stress au travail ? Quels moyens mettre en oeuvre pour les prévenir ? Ce sont là deux des questions que se posent depuis la série de suicides qui a frappé entre autres France télécom, Renault, Peugeot au cours des deux dernières années. L'affaire est assez grave pour que la presse étrangère, comme le Financial Times ou le New York Times s'en fassent l'écho en titrant sur « la vague de suicides qui en France relance le débat sur les conditions de travail ».


    Par Olivier Jacoulet

     

    Des dizaines de cas de suicides sur le lieu du travail ont été enregistrés depuis le début des années 1990, selon Eric Albert, directeur de l'Institut français de l'anxiété et du stress (Ifas). Le problème des suicides, dépressions, violence et détresse des salariés, certes amplifié par la crise, n'est pas uniquement français. Aux Etats-Unis le nombre de suicides au travail a bondi de 30% entre 2007 et 2008. Il y a toujours eu des suicides au travail, mais ils étaient réservés à des professions spécialisées comme « celle des agriculteurs confrontés à la solitude ou au surendettement ou celle des policiers, un métier où les agents expérimentent la violence au quotidien », souligne Nicole Aubert professeure à l'Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP-EAP). Aujourd'hui, la donne a changé car les suicides surviennent dans une grande diversité d'entreprises. D'autant qu'une grande partie des suicides survient sur le lieu du travail. On cite le chiffre de 400 suicides par an liés au travail sur 11000 suicides annuels. 

    Comme le souligne Eric Albert, les causes des suicides sont « multifactorielles. L'élément déclenchant un passage à l'acte est toujours la dernière goutte d'un vase qui s'est rempli par plusieurs robinets ». Sans pour autant dédouaner les entreprises de leur responsabilité, le directeur de l'IFAS rappelle que la première cause du suicide est la dépression. « Or, celle-ci s'inscrit toujours dans l'histoire passée du sujet », souligne-t-il. Néanmoins, il s'empresse d'ajouter que dans les affaires récentes (France Télécom, Renault, Peugeot etc.), « il semble au contraire qu'une bonne partie des personnes concernées n'avaient pas d'antécédents psychiatriques ».
    Jean-Claude Delgennes, directeur de Technologia, le cabinet chargé d'un rapport sur les suicides au Technocentre de Renault livre une analyse semblable : « il s'agit généralement de personnes fortement impliquées qui ont, jusque là, connues des parcours de réussite mais qui à un moment opèrent une réorientation mal maîtrisée, se retrouvent face à des situations de stress inédites pour elles ». Le facteur qui favorise le passage à l'acte est le stress au travail. Il existe un lien entre les contraintes de travail génératrices de stress durable et l'apparition d'une dépression, cause première du passage à l'acte. C'est ce qu'on appelle dans le jargon le « job strain » (concomitance d'une forte exigence psychologique reposant sur le salarié et absence de latitude décisionnelle). On met ainsi en avant, outre certaines prédispositions personnelles, l'isolement dans lequel sont plongés certains salariés. Pour Christophe Dejours, la vague actuelle des suicides est liée à « la crise des solidarités professionnelles ». L'entreprise n'assure plus l'intégration des salariés, voire même les isole. « Cette évolution, », dit-il, « a été largement souhaitée, non seulement par les directions, qui veut depuis toujours évaluer la prestation de chaque travailleur, mais souvent par les salariés eux-mêmes. Ces derniers estimaient qu'une évaluation objective, de surcroit, quantitative, serait plus juste que l'arbitraire qui régnait auparavant sur les primes ou les plans de carrière ».
    On admet cependant que les chercheurs sont encore loin de pouvoir fournir une analyse systématique des suicides au travail, en raison de la difficulté d'enquêter dans ce domaine. Il y a souvent le silence des collègues du salarié qui s'est suicidé, de la hiérarchie. Pourtant dans des pays comme le Royaume-Uni et la Finlande, « l'autopsie psychologique » des suicides permet de mieux comprendre le phénomène. Elle consiste à dresser un tableau complet des antécédents psychiatriques et familiaux, et de la vie en entreprise pour chaque personne s'étant donnée la mort au travail.

    Un espoir déçu

    L'histoire du stress professionnel, c'est en fait l'histoire d'un espoir déçu. Pour Christophe Dejours, dans les affaires de suicides, il y a toujours « une rupture entre l'entreprise et le salarié. L'entreprise sollicite une forte implication de ses salariés et particulièrement de ses cadres. Elle leur promet une carrière, un statut, des gratifications matérielles, en contrepartie de quoi, les salariés acceptent de travailler de longues heures de travail, parfois de scarifier leurs vacances, leur vie de famille ». Mais lorsqu'un jour l'entreprise rompt le contrat, le salarié ressent un sentiment de « trahison à ce point violent qu'il peut favoriser le passage à l'acte ».
    Selon les propres chiffres du ministère du Travail, 1 salarié sur 2 travaille dans l'urgence, 1 sur 3 reçoit des consignes contradictoires et/ou se plaint d'un climat de tensions. Les arrêts maladies explosent : 3,5 millions de journées perdues par la seule faute du stress, soit 800 millions d'euros. Face à ces pertes financières et humaines, les mesures de prévention sont essentielles.

    Comment résister
    au stress professionnel ?

    « On attend du travail qu'il nous réalise, d'un manager qu'il nous comprenne », écrit Bénédicte Haubold dans Les Risques sociaux (Eyrolles, 2009, cité par l'Express.fr). Elle reçoit chaque samedi à l'hôpital de Garches des patients dans sa consultation « souffrance et travail ». Il y a six mois d'attente.
    Dans son numéro du 13 mars 2008, le Nouvel Observateur propose « les trois piliers de la sagesse professionnelle « pour éviter de tomber dans le piège du stress et, partant, comme on l'a vu plus haut, le risque de suicide. Premièrement : prendre soin de soi : « Mens sana in corpore sano » : un corps sain dans un esprit sain. Une vie hygiénique, une alimentation équilibrée, des heures de sommeil suffisantes et une activité physique, sans oublier les activités extra-professionnelles. Deuxième point : relativiser car le stress efface les repère. En cas de début de stress professionnel, il convient de se poser la question : qu'est-ce qui pourrait m'arriver de pire ? Enfin, troisième élément : réagir. Pour survivre au stress professionnel, il faut se défendre, chercher un autre emploi, essayer de prendre son destin en main pour ne pas subir. On peut faire appel aux instances représentatives de son entreprise, demander à parler à son chef de service, voir son représentant syndical, en parler avec ses collègues qui partagent les mêmes angoisses que vous. Et puis tout noter pour le cas où vous devriez aller plus loin.
    Mais, comme le souligne Dominique Huez, médecin du travail dans son étude de 2002, l'accompagnement médical est de plus en plus difficile à réaliser en raison de la précarité des contrats, de « l'irruption de l'intérim et de la sous-traitance, qui ont pour effet pervers d'entraver les dynamiques de prévention ».

    Des mots
    contre les maux

    Antidote à la violence, le dialogue social est un excellent moyen de calmer les tensions. Mais, comme le note Frédéric Leclerq, du cabinet d'avocats Fromont Briens « nombre de dirigeants ont encore du mal à partager les informations dont ils disposent avec les partenaires sociaux ».
    « Pas de performance économique durable sans ambition sociale », écrivait dans Libération du 13 septembre 2010 Stéphane Bernard, le nouveau Directeur général de France télécom qui reconnaît à son arrivée dans l'entreprise que celle-ci était « en proie à un profond malaise », après la vague de suicides de 2009. Et d'annoncer la mise en place d'un nouveau plan pour redonner du sens au travail des salariés grâce auquel « la place de l'homme et de la femme dans l'entreprise constitue le premier axe de ce plan ». Il annonçait également deux nouveaux outils de gestion : Orange Campus visant à accompagner les managers et une nouvelle charte de management centrés sur « la responsabilisation et la prise en compte de la dimension humaine ». Des évidences pour certains mais qui, semble-t-il ont du mal à se frayer un chemin dans l'entreprise. Outre ces outils, il annonce également ce qu'il appelle « une innovation » : désormais 30% de la rémunération variable des principaux managers en France s'appuie sur le baromètre social de l'entreprise ».

    Management
    de proximité

    Dans une enquête publiée par les Echos le 17 septembre 2009, la journaliste Laurence N'Kaoua reconnaissait que la « marge de manœuvre des entreprises n'est pas immense ». Lorsque survient un drame, elle se trouve confrontée à de multiples interlocuteurs et doit réagir selon des échelles de temps différentes car il lui faut à la fois panser des plaies à vif des collaborateurs et bâtir l'avenir ». Alors on parle de « débriefing post-traumatique » : donner la parole à tous ceux qui le souhaitent et surtout écouter. On effectue également un « audit-flash » auprès des collègues proches ou non de la victime et la famille de celle-ci. A plus long terme on peut commander des enquêtes externes, comme ce fut le cas pour France télécom avec le cabinet Technologia. Ce dernier dans ses conclusions recommandait, entre autres, plus d'écoute entre les managers et les salariés.
    Pour minimiser les risques de stress professionnel, de dépression, voire de suicides, on a développé le management de proximité pour permettre à la hiérarchie de connaître les sentiments de la « base ». C'est ce qu'a fait François Roussely en 2004 alors qu'il était président d'EDF et qu'il a engagé une tournée des popotes dans toute la France pour expliquer et écouter l'avis des agents sur le changement de statut d'EDF.


    Sources : Le Monde, Libération, Observatoire du stress et des mobilités forcées, Agence de santé public du Canada, Café pédagogique, SFR, Métis, 20 Minutes, La Tribune, AP, site de Renault, site de Novethic, Politis, New York Times, Alternatives économiques, Financial Times, Le point, Les Echos, L'express, Le Nouvel Observateur, Sciences humaines (dates : 2002-2010)

     


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  • Selon le portail de l'actualité canadienne, canoe.ca, qui cite le quotidien britannique The Sun,« la police britannique croit maintenant que Gareth Williams, l'ex-cryptographe du MI6 dont le corps avait été retrouvé nu dans un sac de sport cadenassé dans son appartement de Londres, est mort accidentellement lors d'un jeu sexuel qui a mal tourné » (voir aussi articles sur ce blog des 26 et 30 août 2010).
    Selon l'édition du 29 octobre 2010 du tabloïd britannique, qui cite la police, cet agent des services secrets du Royaume-Uni, âgé de 31 ans, tirait du plaisir à être enfermé dans des endroits exigus. C'est pourquoi il aurait volontairement accepté d'être enfermé dans un sac de sport d'à peine plus de 80 centimètres de longueur.
    La police croit que M. Williams est mort rapidement à cause de la chaleur et du manque d'air, alors que la personne qui l'avait cadenassé à l'intérieur du sac se trouvait dans une autre pièce. Lorsque cette personne a réalisé que M. Williams était mort de suffocation, elle a alors placé la clé du cadenas dans le sac et l'a mis dans la baignoire, où la police l'a découvert le 23 août dernier.
    La police recherche cet individu, dont on ignore s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.
    Les ordinateurs de l'ancien cryptographe ont permis de démontrer qu'il avait visité des sites web portant sur le sadomasochisme, l'asservissement et la claustrophilie, soit l'excitation sexuelle provoquée par le fait d'être dans un espace clos.
    Deux perruques et une trousse de maquillage avaient également été découvert dans l'appartement de la victime.
    Selon un sexologue cité par le Sun, une personne sur trois fantasme sur ce genre de pratiques.
    Lors de son enterrement, le 23 septembre dernier, le chef de MI6, Sir John, avait déclaré que « Gareth était une personne de grande valeur, modeste et généreuse. Il a effectué un travail unique dans notre équipe au nom de la sécurité nationale ».
    On définit la claustrophilie comme « le besoin irrépressible de s'isoler, par périodes plus ou moins longues, dans un lieu confiné, avec refus de tout contact pendant ces phases (autoclaustration). »


    Olivier Jacoulet


    Sources : www.canoe.ca , www.thesun.co.uk , archives personnelles, wikipedia, http://www.medicalorama.com/encyclopedie/16984, http://www.merriam-webster.com/medical/claustrophilia


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  • Le port de Douvres sera-t-il privatisé ? Le gouvernement donnera sa réponse la semaine prochaine après avoir examiné la requête du conseil d'administration du port de Douvres, l'un des plus actifs du Royaume Uni (plus de 18 millions de passagers y transitent chaque année). Organisé en monopole depuis 400 ans, ce qui permet de réinvestir les bénéfices directement dans le port, sans passer par la case gouvernementale, le conseil d'administration justifie sa décision en soulignant "qu'en tant que trust, il ne peut pas financer de nouveaux investissements pour augmenter sa capacité car son statut monopolistique l'empêche d'emprunter" des capitaux frais. C'est donc essentiellement pour des raisons d'accroissement de capacité que « la porte de l'Angleterre » cherche à modifier son statut juridique.


    Evidemment, ce projet a ses détracteurs. En particulier le syndicat Unite pour qui cette privatisation « serait désastreuse pour les transports et l'économie britanniques ». Dans un communiqué publié le 27 août, le syndicat estime que « Douvres est un port trop important pour la collectivité pour tomber dans les mains de propriétaires privés ». Même Dame Vera Lynn, une institution nationale, interprète de la célèbre rengaine « (There'll be Blue Birds Over) the White Clifs of Dover » a rejoint l'opposition et proposé que les habitants de la ville portuaire rachètent eux-mêmes le port. Proposition aussitôt approuvé par le député local, Unite et certains opérateurs de ferries.


    Les Romains mentionnent déjà l'existence de la cité, nommée alors Dubris. La ville était le point de départ de la voie romaine connue sous le nom de Watling Street, vers Londres et Wroxeter. On pense que le site était occupé bien avant la période romaine.


    La ville de Douvres est jumelée entre autres avec son homologue français, Calais.

    Olivier Jacoulet

    Sources : www.bbc.co.uk; http://www.doverport.co.uk/; http://www.unitetheunion.org/ wikipedia & http://www.directferries.fr/douvres.htm

     


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